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jeudi 22 décembre 2016

Momo Joseph et Le Groupe Podem: Love Africa Soul / Cameroun Airline

Réf: BZB 355
Edité en France en 1980 par BBZ Productions

J'ai acheté ce 45 tours dans un dépôt-vente sur la foi de sa pochette et du label BBZ Productions, label de Michel Fugain, qui a abrité dans les années 70 quelques pépites afro.
J'ai eu la main heureuse car ce single marie à la perfection le funk et le disco avec une touche africaine. On le doit à Momo Joseph, un acteur camerounais qui a fait principalement carrière en France et a notamment joué dans La Haine. Il y a peu d'informations sur lui mais il aurait à son actif au moins une vingtaine de films.
En parallèle à sa carrière d'acteur, il a sorti au début des années 80 un album, War For Ground et deux 45 tours dont Love Africa Soul. C'est ce single qui est à mon avis sa meilleure production et c'est la face B, Cameroun Airline, qui est le réel tube de ce disque. Il y est accompagné du groupe Podem, dont c'est le seul disque connu et qui cache certainement les musiciens de studio engagés pour l'occasion.
On perd la trace de Momo Joseph en 2000 avec son dernier film: DJIB. J'ai bien trouvé un homonyme qui a été roi d'un village au Cameroun et serait décédé en mars 2016 mais je n'ai pas trouvé de lien entre les deux...





lundi 14 novembre 2016

Frank Gérard: Comme une samba

réf: VOC 1100
Edité en France en 19?? par VOC

J'ai trouvé ce 45 tours il y a quelques mois dans une ressourcerie. Si je n'avais pas vu le verso en premier avec son visuel psyché (malgré le look ringard du chanteur), je l'aurais certainement passé sans m'arrêter. La pochette représentant une cellule et le titre Noël des prisons sont en effet déprimants.

La musique du disque est à l'image de sa pochette: le morceau Noël des prisons donne le cafard et envie de se pendre... La bonne surprise se trouve donc en face B avec Comme une samba, totalement à l'opposé de la première chanson. Il s'agit d'une samba chantée par Frank Gérard avec une voix grave et étrange. Pleine d'amateurisme et un peu bancale, elle possède tout de même un certain charme et la musique est accrocheuse.

C'est André De Vera qui signe les paroles et la musique de Comme une samba.  Musicien et ingénieur du son, il a sorti trois 45 tours sous son nom et a créé le label VOC pour y éditer ses compositions ainsi que ce single. Frank Gérard a co-écrit Noël des prisons avec lui mais n'a visiblement sorti que cet unique disque.








jeudi 3 novembre 2016

Michel Noiret et les Mini-Minettes : J'adore mon chien / Jules Yankee

réf: 12227
Edité en France en 1968 par Riviera

Il y a quelques semaines c'était mon dernier vide-grenier de la saison. J'ai donc pris mon temps en déambulant dans les allées parmi les exposants qui déballaient dans l'obscurité. Sur un stand qui avait la chance d'être placé sous un lampadaire je me suis arrêté sur ce 45 tours: J'adore mon chien / Jules Yankee de Michel Noiret. Au premier abord il n'avait rien de vendeur: un artiste inconnu et une pochette moche.
Je regarde toujours les crédits quand je tombe sur un disque inconnu qui sort de l'ordinaire mais je ne m'attendais pas à voir crédité sur J'adore mon chien... Johnny Cash! Je l'ai donc acheté sans hésiter et j'ai continué ma balade dominicale. J'ai bien cru que cette première trouvaille serait la dernière mais j'ai dégotté juste avant la fin un très bon 33 tours ivoirien qui fera surement l'objet d'une prochaine chronique.


J'adore mon chien est une adaptation française de I Walk the line de Johnny Cash mais hormis la musique, les paroles n'ont rien à voir avec l'original où Johnny Cash déclarait sa flamme à June Carter. Pour sa version, Michel Noiret a écrit une ode à son chien avec des paroles loufoques et sans queue ni tête.
En 2005, il expliquait sur Bide et musique la composition du morceau, qui aurait dû être plus classique: "C'était au temps où je fréquentais le show-biz. Mon directeur artistique (si, si, ça s'appelle comme ça) chez Barclay-Riviera, Mike Mesure, m'avait demandé d'écrire une "adaptation" sur une musique de Johnny Cash, "I walk the line". Il est vrai que le contenu des textes de Johnny Cash n'a jamais provoqué un œdème cérébral chez qui que se soit. J'avais d'abord écris un texte doux-amer sur une sorte de bohème qui, contre vents et marées, traçait sa route! (I walk the line). "Paaaas commercial! Les gens aiment qu'on leur parle de choses qu'ils connaissent bien. Leur chien par exemple et en plus, je signe avec toi!" ...j'avais besoin de sous... Bien fait pour ma gueule, ça m'a pas rapporté un rond."
Malgré ses paroles, la version de Michel Noiret est musicalement plus pêchue que l'originale. Dommage que les rires des Mini-minettes gâchent le résultat.

La face B est plus compréhensible et parle de Jules Yankee, français fan des USA, à qui il ne faut pas chercher des noises. Étonnamment, la voix de Michel Noiret sur cette chanson est assez proche des premiers morceaux de Gainsbourg (en plus énergique tout de même).

Après une poignée de 45 tours, Michel Noiret a émigré en Belgique où il a sorti quelques disques (en ajoutant un r à son nom), des romans et a également été scénariste de BD, notamment en sein du journal Pilote.








dimanche 9 octobre 2016

Rino De Filippi : Risorgimento Resistenza

Réf: FM 4
Edité en Italie en 1971 par Fama Srl

Au mois de juillet, j'ai eu l'occasion de passer un week-end dans un petit village de Charente.
Il y avait un Emmaüs dans les environs et l'occasion était trop belle d'y faire un tour. Depuis le temps que je traque les galettes noires, j'ai appris que certains disques voyagent beaucoup.
J'ai quand même été surpris de tomber sur ce disque italien de Rino De Filippi dans un coin aussi reculé de son pays d'origine. De son vrai nom Oronzo De Filippi, il est surtout connu pour avoir sorti sous différents pseudonymes, de nombreux disques de Library Music durant les années 70 et 80.
Les disques de Library music étant destinés uniquement aux professionnels, ils n'étaient jamais commercialisés pour le grand public, étaient pressés en petites quantités et ne courent donc pas les rues aujourd'hui.

Le terme de Library Music (illustration sonore en français) regroupe toutes les musiques produites par des sociétés spécialisées dans le but d'illustrer des films, documentaires, reportages, émissions de radio, etc... On y trouve tous les styles de musiques possibles et imaginables (classique, musette, électronique, rock, soul...) le but étant de pouvoir illustrer n'importe quel sujet. La Library Music a connu sont âge d'or dans les années 60 et 70 quand de grands musiciens (Vladimir Cosma, François De Roubaix, Ennio Morricone...) arrondissaient leurs fins de mois en enregistrant de la musique à la demande, souvent sous un pseudonyme.
La Library Music existe toujours aujourd'hui mais les catalogues ne sont plus sur vinyles ou cd mais dématérialisés sur le net.


C'est le hip-hop qui a remis la Library Music au goût du jour et l'a fait découvrir à un plus large public. Elle constituait en effet pour les DJs et les beat makers un stock énorme de samples inédits qu'ils ont commencés à utiliser dès les débuts du sampling. La plupart de ces disques ne valent pas grand chose mais certains sont très recherchés. C'est le cas de ce disque de 1971: Risorgimento Resistenza.
Le titre de l'album fait référence à l'unification de l'Italie au XIXème siècle et les titres expriment le patriotisme (Patria Mia, Italia Unita, La Mia Vita Per Te, Italia!). Le disque a certainement été produit pour illustrer des films et documentaires sur cette époque ou des films de guerre.
Les morceaux du disque oscillent entre la musique martiale (rythme au tambour et chœurs) et la musette mais certaines plages pourraient sans problèmes accompagner un western de Sergio Leone, tant la musique rappelle certains morceaux d'Ennio Morricone.

Oronzo De Filippi est un vrai mystère. Hormis ses disques dont on peut écouter des extraits sur internet, on ne sait rien de lui. Il aurait composé quelques albums avec son fils Luigi (son frère selon d'autres sources) mais les différents pseudonymes (Awake, Gisteri, Tranotis) qu'il a utilisé durant sa carrière ne favorisent pas les recherches. La plupart de ses disques sont aujourd'hui hors de prix mais quelques albums ont été réédités récemment pour contenter toutes les bourses.




lundi 12 septembre 2016

The Jive Kings


Réf: 95009
33 tours édité en France sur le label Soweto

Quand j'ai vu apparaitre ce disque au milieu d'un bac, j'ai d'abord cru être tombé sur un disque de soul ou de disco américain. Ça n'est qu'en regardant le verso que j'ai réalisé mon erreur: les titres étaient soit en anglais, soit dans une langue qui m'était inconnue mais semblait africaine.
C'est le label Soweto, du nom d'un des townships de Johannesburg, qui m'a donné la réponse: il s'agissait de musique Sud Africaine et la langue en question était certainement du zoulou.

En posant le disque sur ma platine, je m'attendais à tout sauf à entendre dès les premières notes de... l'accordéon! Après recherche, il s'agit en fait d'un disque de Jaiva (ou Township Jive), une musique typique des townships d'Afrique du Sud. Il existe plusieurs types de Jive et dans ce cas précis c'est une variante: l'Accordion Jive. L'accordéon y a une place de choix et les morceaux sont uniquement instrumentaux.



Sur ce disque, les morceaux relativement courts, utilisent presque toujours la même recette: une guitare rythmique et une basse, accompagnés d'accordéon et/ou de saxophone. Certains titres se ressemblent beaucoup: en écoutant la première face d'une oreille distraite, on ne réalise pas forcément qu'on vient de changer de morceau. A mon grand étonnement, il n'y a presque pas de batterie ou de percussions sur ce disque, la guitare et la basse réussissant à donner du rythme à l'ensemble.


Malgré mes recherches, je n'ai trouvé aucune information sur les Jive Kings et sur le label Soweto. J'ai bien découvert un groupe de rockabilly ainsi qu'un groupe de jazz canadien portants le même nom mais c'est à peu près tout. Wilson Ndlovu, crédité comme producteur et principal compositeur des morceaux a laissé quelques traces discographiques mais son nom ayant l'air courant en Afrique du Sud, impossible d'en savoir plus. Quant à Masinyane Ngwenya crédité sur deux morceaux, il est lui totalement inconnu du web. Impossible donc de savoir si les Jive Kings n'ont fait qu'un seul album ou si d'autres sont encore à découvrir.
Cet album m'aura en tout cas permis de découvrir un style musical qui m'était inconnu et c'est un bel ovni qui rejoint ma discothèque!

mercredi 24 août 2016

Gaston Loriod (Disque Pyral à enregistrement direct)


45 tours gravé en France en juin 1968
Titres: Romantisme / La Bonne Chanson / Quiétude

La première fois que j'ai entendu parler des disques à enregistrement direct, c'est en découvrant l'histoire du 78 tours qu'Elvis avait enregistré en 1953 pour l'offrir à sa mère, bien avant d'être connu. A l'époque, on pouvait pour quelques dollars, enregistrer sa chanson (gravée en direct sur un disque unique) et repartir avec juste après. Le support (appelé l'acétate) étant fragile, le disque s'usait rapidement après plusieurs écoutes et la qualité sonore était minimale. Le procédé permettait néanmoins d'avoir l'équivalent d'une démo, à peu de frais, sans passer par un studio coûteux.
Ces disques ont progressivement disparu vers la fin des années 60 au profit des enregistrements sur bandes magnétiques.

Jack White a remis le procédé au goût du jour, en rachetant en 2013 une cabine voice-o-graph de 1947 pour en équiper son studio et c'est Neil Young qui l'a étrenné en y enregistrant entièrement son album A Letter Home. Il a aussi racheté aux enchères le fameux disque d'Elvis pour l'éditer sur son label Third Man Records.


La technique de l'enregistrement direct (ou gravure directe) a aussi été utilisée en France aussi bien par les professionnels (publicité, radio, démo...) que par les particuliers, et on peut en trouver de temps en temps dans les vides-greniers. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé en tombant sur ce 45 tours enregistré sur un disque de marque Pyral (le plus gros fabricant français).
Acheter un disque en gravure directe relève de la loterie car bien souvent, il n'y a pas d'informations sur le label central et on ne sait pas ce que l'on va découvrir.
Dans mon cas, il y avait assez d'informations sur le disque pour se rendre compte que la musique n'allait pas être exceptionnelle, mais sachant qu'il était unique, ma curiosité m'a poussé à l'acheter.

J'aurais bien aimé connaître l'histoire de ce disque et avoir plus d'informations sur Gaston Loriod et Mademoiselle Dufour mais le vendeur avait trouvé le disque dans une maison qu'il venait d'acheter et n'en savait pas plus. Sur Internet, on trouve la trace d'un Gaston Loriod, père de la pianiste Yvonne Loriod et beau-père d'Olivier Messianen, mais je n'ai pas eu de confirmation et il s'agit sans doute d'un homonyme. Le label du disque nous apprend qu'il a été gravé en juin 1968 et on y trouve en face A un poème dit par Gaston Loriod et en face B une chanson (interprétée par Mademoiselle Dufour) et un instrumental au piano.
Pour être franc avec vous, l'ensemble ne présente aucun intérêt à mon goût. Hormis l'instrumental, le poème et la chanson sont particulièrement pénibles à écouter jusqu'au bout! J'aurais sans doute plus de chance une prochaine fois!


Voici les deux faces en vidéos (bon courage):





dimanche 24 juillet 2016

Mohamed Jerrari : Sidi Mansour / Yalli Fikrou Dima Mhayer

Réf: STD 35 C
45 tours édité en Tunisie En'nagham par en 1979
Titres: Sidi Mansour / Yalli Fikrou Dima Mhayer

J'ai acheté ce 45 tours au hasard il y a quelques semaines. Sans m'y connaitre en musique folklorique tunisienne, il correspond bien à l'image que je m'en faisais: les deux titres du disque sont rythmés et entrainants, et le chant est ici accompagné de flûte, de percussions et de oud (à moins qu'il ne s'agisse d'une kouitra?).


Sidi Mansour est un morceau traditionnel qui a été repris un nombre incalculable de fois et j'ignore qui l'a écrit. Cette version par Mohamed Jerrari semble en tout cas avoir eu du succès au vue du nombre de rééditions existantes.
A la première écoute, j'ai trouvé le morceau familier et je me suis dit que j'avais déjà dû l'entendre quelque part. C'est en cherchant des informations sur internet que j'ai compris pourquoi: la mélodie a été reprise en 1977 par... Boney M pour le morceau Ma Baker! Ça n'est pas évident du premier coup, mais en tendant bien l'oreille on reconnait la mélodie.
Pour la petite histoire, c'est l'assistant de Frank Farian, le créateur de Boney M, qui a découvert le morceau pendant ses vacances en Tunisie et l'a réécrit en version disco pour en faire le tube que l'on connait.
Yalli Fikrou Dima Mhayer est lui un morceau de Mohamed Jerrari dans la même veine que Sidi Mansour mais avec l'ajout d'un violon.


Mohammed Jerrari a surtout sorti des singles et n'a a priori sorti qu'un seul album: "Les Chansons Gastronomiques de Mohamed Jerrari", édité en France par Pathé. Avec un titre pareil, on aimerait bien les goûter mais la galette ne semble pas si courante et si facile à dénicher.


jeudi 7 juillet 2016

Wells Fargo: Lazy Guitar / Loosing Time


Réf: 2C 008-11981
45 tours édité en France par Pathé en 1974
Titres: Lazy-guitar (Extrait des danses Polovtsiennes de Borodine) / Loosing Time

Cet hiver, chez Blind Spot, ils ont eu la bonne idée de faire le ménage dans leur cave et de liquider des 45 tours à dix centimes pièces! C'est à cette occasion que j'ai trouvé l'unique 45 tours de Wells Fargo sorti en 1974.
Ce disque semble assez recherché mais étrangement, on trouve très peu d'informations à son sujet. Seuls les crédits nous en apprennent un peu plus. Ils sont signés D.Perrier en face A et Benny Golson en face B. Impossible de savoir s'il s'agit de Dominique Perrier et Benny Golson, deux artistes prolifiques, ou simplement d'homonymes...


La face A Lazy-guitar est une réadaptation audacieuse d'un extrait des "danses Polovtsiennes" issu de l'opéra "Le prince Igor" d'Alexandre Borodine. Les percussions et les claviers débridés nous entrainent dans une chevauchée effrénée. Les chœurs et les violons d'origine sont ici remplacés par une guitare qui sonne très "Shadows", ce qui donne à l'ensemble un côté musique de western (d'où l'illustration de la pochette).  Un morceau à la fois kitsch et funky

La face B Loosing Time surpasse Lazy-guitar: un morceau digne des meilleures musiques de films policiers des années 70 avec percussions, orgue et clavecin. Avec ses râles et ses gémissements, le morceau semble avoir été conçu pour faire monter la température sur les pistes de danse!



Pour percevoir la ressemblance entre Lazy-guitar et les danses Polovtsiennes, cliquez à 3'16 min:




vendredi 1 juillet 2016

Lucho Bermúdez y su Orquestra: Tolú

 
Réf: LPS 5008
33 tours édité en 195? par Silver en Colombie

L'année dernière, je suis allé pour la première fois à la grande vente annuelle de l'Emmaüs de Hédé. Je suis arrivé peu après l'ouverture et les bacs au rayon musique étaient déjà bien vides. Je ne pensais donc pas trouver grand-chose à me mettre sous la dent!
Finalement, j'ai fait quelques trouvailles dont ce disque de Lucho Bermúdez, gravé en Colombie.
Avec ces palmiers sur la pochette, j'ai bien failli ne pas le prendre, croyant être tombé sur une énième compilation sans intérêt. Mais au verso, les photos de Lucho Bermúdez et de son orchestre, posant avec saxophones, congas et trompettes ont attisé ma curiosité.


Lucho Bermúdez (1912-1994) est célèbre en Colombie pour avoir modernisé dans les années 40 les musiques traditionnelles colombiennes comme le porro, la gaita et la cumbia.
Il commence la musique dès quatre ans en jouant du piccolo avec son oncle mais c'est plus tard, au sein de la fanfare militaire de Córdoba, qu'il s'initie à une multitude d'instruments: trombone, tuba, trompette, saxophone et clarinette. Après avoir fait ses armes en dirigeant plusieurs formations, il forme son propre orchestre, le Lucho Bermúdez Orchestra avec qui il va sortir de nombreux albums, dont Tolú (probablement en 1952 ou 1953).

L'album Tolú, baptisé du nom d'une ville colombienne située sur la mer des Caraïbes est composé en grande partie d'instrumentaux de porro et de gaita, musiques cousines de la cumbia. On y trouve deux titres chantés: une reprise de Cachito de Consuelo Velazquez (chantée plus tard par Nat King Cole) et le morceau Farah qui nous conte l'histoire d'un grand fêtard.
A l'image de sa pochette, Tolú est une carte postale musicale que nous envoie Lucho Bermúdez. On l'écouterait bien sur la plage en sirotant un aguardiente à l'ombre des cocotiers.





mardi 14 juin 2016

Los Jaivas: Bebida Magica / Inca Dream


Réf: 2S 0008 82 500
45 tours édité en France en 1978 par Sonopresse
Titres: Bebida Magica / Inca Dream

J'ai acheté ce 45 tours il y a quelques années, un lendemain pluvieux de route du rock.
Sur le chemin du retour j'avais fait un arrêt sur un vide-grenier. Aucun vinyle sur les stands humides mais une dame gardait ses disques bien au sec dans son coffre de voiture.
Rien de bien intéressant, mais dans le lot, ce disque intrigant: un groupe visiblement sud-américain, au look hippie, au titre mystérieux "Bebida Magica" (Boisson Magique) et avec un dessin au verso qui me rappelait étrangement la pochette de Night at the opera de Queen.
Pour ajouter au mystère, les noms crédités sonnaient davantage anglais que sud-américains.

Après recherches, Los Jaivas est un groupe chilien qui s'est formé en 1963 et est toujours actif de nos jours! (avec seulement un membre d'origine...)
A leurs débuts, ils jouent des musiques populaires de l'époque (cha cha cha, boléro, bossa nova) mais au fil des ans, leur musique évolue vers le rock tout en conservant des instruments traditionnels sud-américains (charango, quena, zampoña et cuatro).
Lorsque la vague hippie déferle sur le Chili, ils commencent à laisser plus de place à l'improvisation pendant leurs concerts. Leur musique se rapproche alors du rock progressif et ils y apportent une touche unique en fusionnant le rock et la musique traditionnelle chilienne.


En 1973, suite au coup d'état du Général Pinochet, le groupe est contraint de trouver refuge en Argentine. C'est là, dans les années qui suivent, que leur carrière va décoller et qu'ils vont rencontrer le succès dans toute l'Amérique du sud.
En 1977, la situation politique en Argentine les contraint à nouveau à l'exil et ils quittent le pays pour rejoindre l'Europe. Ils s'installent à Paris et commencent à faire quelques dates en France, puis à travers l'Europe. C'est à cette période qu'ils sortent ce 45 tours composé de deux morceaux instrumentaux qui, pour la première fois, sont produits par une personne extérieure au groupe: Eddy Ouwens.
Nous sommes en pleine période disco, le producteur leur propose des arrangements dans cette veine et l'alchimie va fonctionner à merveille. Sans être fan de disco, je trouve le résultat réussi. Ici, pas de violons, de boite à rythme ou de synthétiseurs qui peuvent rendent certains morceaux pénibles.


BEBIDA MAGICA commence par un solo de percussions, vite rejoint par un orgue au son bien vintage, une flûte de pan et enfin la basse et un charango. La ligne de basse et les chœurs sonnent bien disco mais on est aussi très proche du funk.
INCA DREAM, en face B, est un bon morceau mais est moins pêchu que Bebida Magica.
La musique débute calmement par le souffle du vent accompagné d'une flûte de pan. La suite, elle, est plus nerveuse mais aussi plus foutraque: on a le droit, pêle-mêle, à de la musique de western, un passage au piano, le tout avec un mélange d'instruments modernes et anciens!

Après ces deux titres pour le moins originaux, le groupe revient à sa musique de prédilection et va continuer sa carrière dans le monde entier.







mercredi 8 juin 2016

Magay Klementina: Akom-bakom / Csak Veled Jarnék


Réf: SP 500
45 tours édité en Hongrie en 1968 par Qualiton
Titres: Akom-bakom / Csak Veled Jarnék

Il y a quelques années, j'ai acheté ce 45 tours à la pochette. Le label Qualiton m'avait intrigué et cette jeune fille n'avait pas une tête à faire de la musette!

Après la seconde guerre mondiale, dans la plupart des pays communistes d'Europe de l'Est, il n'y avait qu'un label musical unique contrôlé par l'état. Tous les artistes, quel que soit leur style, étaient donc sur le même label, Qualiton étant le label national hongrois.
Magay Clementina (ou Klementina selon les orthographes) est une chanteuse hongroise qui a eu un certain succès dans son pays à la fin des années 60. Elle débute dès l'âge de dix ans en chantant dans diverses chorales mais c'est au Pol-beat festival de 1967 qu'elle est repérée. Elle y remporte à dix-sept ans le concours de chant du festival et gagne le droit d'enregistrer la chanson qu'elle y a présentée.

De 1967 à 1969 elle sort une poignée de 45 tours mêlant pop, rock, beat et schlager (un type de variété d'Europe de l'Est), la plupart enregistrés à l'occasion d'émissions de radio ou de télévision.
Elle n'a pas de musiciens attitrés et change de formations au gré des enregistrements. Elle aura donc l'occasion de jouer avec différents groupes de rock hongrois comme Omega, Metro ou Atlantis.


L'intérêt de ce 45 tours réside principalement dans sa face A: AKOM-BAKOM.
A la première écoute, le titre désarçonne puisqu'il mélange les styles: pop, rock & roll et schlager avec un soupçon de musique traditionnelle. Ca part un peu dans tous les sens mais la chanson reste accrocheuse.

La face B CSAK VELED JARNEK est moins intéressante: le style oscille entre variété et piano-jazz et la voix fait penser à Dalida! Je n'ai malheureusement pas trouvé d'informations sur le groupe Helikon qui l'accompagne sur ce disque.

Elle sort encore quelques singles entre 1970 et 1972 mais nettement moins bons. Par la suite elle ne fera plus que de la variété.







mercredi 1 juin 2016

Jean-Claude Antoinette et les Young Lovers: Sega Di Sic / Rosalie



Réf : VPN 134

45 tours édité par Dragons à Maurice
Titres : Séga Di Sic / Rosalie

C'est toujours une belle surprise de tomber sur un disque de l'océan Indien au milieu d’un bac de musette et de variétés ! Qu'il s'agisse de Maurice ou de Madagascar, les pochettes sont souvent belles, exotiques et présentent une texture particulière au toucher. Elles me rappellent le papier buvard ! Par contre, musicalement, c’est la loterie. On ne sait jamais si on va tomber sur une belle découverte ou sur une ballade soporifique…

Ce 45 tours de Jean-Claude Antoinette et les Young Lovers, pressé par Dragons à Maurice, contient deux titres de séga, une des musiques les plus populaire de l’ile. Dragons était d’ailleurs un label spécialisé dans le séga qui a principalement édité les disques du chanteur Mauricien Serge Lebrasse. 

Les Young Lovers ont sorti au moins deux 45 tours sur ce label, celui-ci avec Jean-Claude Antoinette et un second Sega Chou-Chou / Guette De Cote avec Guy Antoinette (un parent de Jean-Claude Antoinette?) 
SEGA DI SIC et ROSALIE sont deux belles compositions basées sur une musique alliant percussions et guitare rythmique, agrémentées de quelques solos. La voix de Jean-Claude Antoinette y est bien mise en valeur. L'enregistrement est basique mais assez bon pour être écouté en boucle et rester en tête!



On trouve peu d'informations sur ce disque mais heureusement, les notes au verso de la pochette nous en apprennent un peu plus :

SEGA DI SIC évoque la culture de la canne à sucre et a été le thème musical principal d'un radio-crochet organisé entre plusieurs exploitations de canne à sucre de février à juin 1971 (le disque date donc probablement de cette année).

Il a été enregistré par une équipe de la M.B.C TV (Mauritius Broadcasting Corporation) avec l'aide du P.R.O.S.I (Public Relations Officers of the Sugar Industry). Il s'agit donc d'un disque destiné à la promotion de l'industrie sucrière Mauricienne.

Ne parlant pas le créole, je n'ai pas saisis toutes les paroles de ROSALIE. La chanson parle néanmoins de l'histoire d'un homme et de sa femme Rosalie, de sa rencontre jusqu'au jour où il la quitte car "elle lui fait trop de misères".