Je n'avais jamais entendu parler de Christian Stalla avant de trouver ce disque dans un vide-maison le week-end dernier. Il semble pourtant avoir eu du succès à la fin des années 60 au sein du duo "Michèle et Christian" qu'il formait avec sa femme et avec qui il a sorti quelques 45 tours. Évoluant dans un répertoire plutôt potache, il a débuté sa carrière dans les cabarets et a fait ses débuts aux côtés de Boby Lapointe et d'un certain Johnny Hallyday! Sa carrière n'a pas eu le même retentissement mais il a quand même sorti en solo quelques albums et 45 tours dont celui-ci.
Il explique au dos de la pochette, dans un texte un peu trop chargé
en jeux de mots, qu'il s'agit d'un disque de chansons de vacances
enregistré dans une salle de bain! L'agence de voyage en face A est le
titre le plus intéressant du disque: la chanson se moque des touristes qui
partent en vacances en villages clubs à l'autre bout du monde sans mettre un pied
dehors et se mêler à la population. Bien que les crédits n'annoncent
qu'un violon et une guitare sèche, les musiciens qui accompagnent
Christian Stalla ont réussi à composer une mélodie bien hippie où on
jurerait entendre une sitar. La face B: les vacances en octobre est sans
intérêt et semble juste être là pour le remplissage. Clin d’œil de l'artiste
(ou erreur de l'usine?), la durée du morceau est indiquée 0.00.
Christian Stalla a par la suite sorti quelques disques (dont "Stella
chante" pour lequel il reprend quelques années plus tard la même photo
dans sa baignoire) mais se consacre désormais à la peinture et
l'écriture.
Réf: V.45-1743
Edité en France en 1970 par les Disques Vogue
En février 1969, Gainsbourg sort son album "Jane Birkin - Serge Gainsbourg" composé de reprises de titres qu'il avait écrit pour d'autres interprètes et de chansons teintées d'érotisme.
Mai 68 n'est pas très loin et l'air du temps est alors à la libération sexuelle et à l'amour libre.
Le titre "69 année érotique" baptise définitivement l'année et le single "Je t'aime moi non plus" bat des records de vente dans toute l'Europe et des records de censure en radio.
Ce succès va générer de nombreuses reprises mais aussi quelques parodies bien inspirées. Bourvil et Jacqueline Maillan vont d'ailleurs en faire une version comique en gardant la musique de Gainsbourg. Les Charlots eux, habitués aux parodies en tout genre, vont aller plus loin en composant "Sois érotique", un morceau reprenant les codes du Gainsbourg de l'époque où ils transposent l'érotisme parisien à la campagne.
Malheureusement, les titres des Charlots étant souvent inégaux, la face B "Hbibi Diali (Maroquineries)" est sans intérêt et a visiblement été composée pour fournir une face B à ce single.
Réf: 7813
Disque hors commerce (Archives de Radio France) Année inconnue
J'ai profité de mes dernières vacances pour aller chiner en terre inconnue... à Moëlan-sur-mer. Le petit "troc et puces" local se situait dans la cour d'une école et il y avait plus de jouets et de vêtements d'enfants que de bac à disques.
Sur un stand au profit d'une association caritative, mon œil a été attiré par un disque à la pochette blanche. Je pensais avoir trouvé un test pressing mais après examen, j'ai compris que j'avais trouvé un disque qui sortait de l'ordinaire. Visiblement, ce disque de musique arabe sort tout droit des archives de Radio France! Comment a-t-il atterri si loin et pourquoi n'est il plus dans les archives? Mystère...
Après recherche, il pourrait s'agir d'un "Transcription disc" (je n'ai pas trouvé le terme français), un disque destiné uniquement à un usage interne. Le label tapé à la machine laisse à penser qu'il s'agit d'un petit tirage, voir d'un disque pressé à un seul exemplaire.
Il n'y a pas beaucoup d'informations sur le disque pour en apprendre plus sur son contenu (sans grand intérêt musical à mon goût!) et les noms ne sont pas tous bien orthographiés. Seuls les compositeurs sont indiqués sur le label mais à l'écoute nous avons pourtant tout un groupe qui chante et joue ce qui est donc de la musique arabe Mouachahat (et non Monachahat). Sayed Darwish et Daoud Hosni sont deux célèbres compositeurs égyptiens mais je n'ai rien trouvé sur Mustapha Bidha Bey et Kamel Kolaï (du moins sous leurs noms orthographiés à l'occidentale).
Avec le retour des beaux jours, les vides-greniers fleurissent à nouveau: finies les vaches maigres et la chine en dépôt-vente. Pour ma première sortie de la saison je suis arrivé tardivement sur place et les chasseurs de disques étaient déjà nombreux à arpenter les stands. Ma première trouvaille de la matinée a été un disque qu'ils avaient délaissé: une compilation de cumbia typique des années 80 et sortie à la pelle suite au succès de la publicité Nescafé.
A cette heure tardive je ne pensais pas ramener grand chose, mais j'ai eu la chance de voir atterrir à mes pieds un bac tout juste sorti de voiture avec quelques rééditions de classiques du jazz (Miles Davis, Coltrane et compagnie). Après cette belle pêche j'étais déjà ravi, mais ça n'était pas encore fini puisque dans un bac à un euro m'attendait la plus belle prise du week-end: le premier album du groupe portugais Quarteto 1111.
Je l'avais déjà cherché lors de vacances au Portugal mais c'est finalement à quelques rues de chez moi qu'il m'attendait.
Considéré comme le meilleur album de folk/rock psychédélique portugais, il est devenu culte tant par ses qualités musicales que par son histoire.
Le groupe se forme en 1967 en pleine dictature, à une époque où les seuls groupes de rock que les jeunes portugais peuvent entendre à la radio sont les Shadows ou encore les Beatles. Les membres répètent pendant plus d'un an dans un garage et, entre reprises et compositions, développent leur propre style. A leur grand étonnement, le succès arrive dès leur premier 45 tours "A Lenda del Rei Sebastiao", un EP mélangeant psychédélisme et tradition portugaise qui leur permet d'être le premier groupe de rock portugais à passer en radio.
De 1967 à 1969 ils sortent six 45 tours, à raison de deux par an, avec plus ou moins de succès. En effet, certains de leurs textes engagés subissent les foudres de la censure alors en vigueur.
Quand arrive le moment d'enregistrer leur premier album, le groupe choisi de faire un album concept traitant des guerres coloniales portugaises (Angola, Guinée-Bissau et Mozambique) et de l'émigration des portugais fuyant l'enrôlement au service militaire. Il sort en janvier 1970 mais la censure sévit à nouveau et il est retiré de la vente au bout d'une semaine seulement. Très peu d'exemplaires seront écoulés et son existence restera ignorée de nombreux portugais pendant plusieurs décennies.
Il faudra attendre 1998 pour qu'il ressorte en cd puis 2005 pour une belle réédition vinyle par le label Armoniz.
J'ai récupéré ce disque récemment au milieu d'un lot et j'ai d'abord cru être tombé sur un album de l'éphémère groupe français Albatros dont j'avais déjà un 45 tours. En y regardant de plus prêt, j'ai vu qu'il s'agissait en fait de l'unique album du groupe italien Albatros dans lequel jouait et chantait un certain... Toto Cutugno.
L'histoire de cet album sort de l'ordinaire: début 1975, Albatros sort en Italie son premier 45 tours Africa sur le label Carosello sans rencontrer le succès. Le titre est cependant repéré par CBS France et Claude François est un moment pressenti pour en faire l'adaptation française. Suite à un retard de Claude François pour la signature du contrat, c'est finalement Joe Dassin qui récupère l'adaptation d'Africa. Avec l'aide de ses paroliers Claude Lemesle et Pierre Delanoë, il réarrange le morceau qui devient alors L'été indien.
L'été indien sort en France le 6 juin 1975 et devient rapidement le tube de l'été avec près d'un million d'exemplaires vendus en France et deux millions à l'étranger. Devant ce succès, des titres prévus à l'origine pour le futur album d'Albatros se retrouvent donc repris rapidement par Ringo (Volo AZ504 devenant Les Oiseaux de Thaïlande) et à nouveau par Joe Dassin (Albatros devenant L'Albatros et Monja Monja devenant Il était une fois nous deux). L'album d'Albatros sort en 1976 dans de nombreux pays et pour surfer sur le succès des adaptations, l'édition française indique sur sa pochette les titres en italien et en français.
Musicalement, l'album est un parfait condensé des styles de l'époque. Tout en restant très cohérent, on navigue sur les deux faces entre du disco, du rock, du funk, des slows planants et une pincée de musique progressive. Les orchestrations sont excellentes et les versions originales bien meilleures que leurs adaptations françaises. Si on fait exception du morceau Oui-Bon-D'accord (une horrible samba mâtinée de funk) il n'y a tout bonnement rien à jeter sur ce disque.
Après quelques 45 tours, les Albatros se séparent définitivement en 1978 et Toto Cutugno oriente alors sa carrière vers la variété italienne pour le résultat qu'on connait...
J'ai acheté ce 45 tours dans un dépôt-vente sur la foi de sa pochette
et du label BBZ Productions, label de Michel Fugain, qui a abrité dans
les années 70 quelques pépites afro.
J'ai eu la main heureuse car ce single marie à la perfection le funk et le disco avec une touche africaine. On le doit à Momo Joseph,
un acteur camerounais qui a fait principalement carrière en France et a
notamment joué dans La Haine. Il y a peu d'informations sur lui mais il
aurait à son actif au moins une vingtaine de films.
En parallèle à sa carrière d'acteur, il a sorti au début des années 80 un album, War For Ground et deux 45 tours dont Love Africa Soul.
C'est ce single qui est à mon avis sa meilleure production et c'est la
face B, Cameroun Airline, qui est le réel tube de ce disque. Il y est
accompagné du groupe Podem, dont c'est le seul disque connu et qui cache certainement les musiciens de studio engagés pour l'occasion.
On perd la trace de Momo Joseph en 2000 avec son dernier film: DJIB. J'ai bien trouvé un homonyme qui a été roi d'un village au Cameroun et serait décédé en mars 2016 mais je n'ai pas trouvé de lien entre les deux...